L’enregistrement magnétique rendu des centaines de fois plus rapide
Une méthode révolutionnaire permet l’enregistrement sur support magnétique à la vitesse de plusieurs Térabytes (1000 Gigabytes) par secondes, c’est-à-dire plusieurs centaines de fois plus vite que les disques durs actuels, tout en multipliant par dix la capacité d’inscription.
Une équipe internationale de scientifique vient de découvrir qu’un chauffage très local obtenu par une impulsion laser ultra rapide permet d’inscrire des informations sur un matériau ferrimagnétique. Et ceci à une vitesse incomparablement plus élevée que celle de l’enregistrement magnétique classique.
Le ferrimagnétisme est une propriété magnétique de certains corps solides. Dans un matériau ferrimagnétique comme l’alliage Fe Gd (Fer Gadolinium) les moments magnétiques des deux composants sont antiparallèles (parallèles et de sens opposés) mais d’amplitude différente. Il en résulte une aimantation spontanée du matériau.
Savoir comment, et à quelle vitesse, on peut parvenir à inverser l’aimantation d’un domaine donné de matériau magnétique est d’un grand intérêt pour la manipulation et l’enregistrement de l’information sous forme magnétique.
Ceci s’obtenait jusqu’ici par une impulsion de champ magnétique. Les chercheurs ont inventé et ont expérimentalement démontré l’existence d’un nouveau mécanisme. Ils ont obtenu l’inversion d’aimantation dans un ferrimagnétique par un chauffage ultra rapide du matériau par absorption d’une impulsion laser d’une durée inférieure à la picoseconde (c’est-à-dire un millionième de millionème de seconde) sansapplication de champ magnétique.
Au lieu d’utiliser un champ magnétique pour enregistrer de l’information dans un matériau magnétique, les physiciens ont maîtrisé des forces internes à celui-ci, ce qui leur a permis de n’utiliser que des impulsions de chaleur. Outre les extraordinaires progrès vus plus haut que cela permet, cette méthode consomme moins d’énergie.
Pour rendre utilisable cette technique, il faudra mettre au point des lasers picosecondes miniatures. Ceci devrait nécessiter quelques années de mise au point.
L’équipe de recherche qui a réalisé cette étude comprend des scientifiques de l’ University of York, Royaume Uni, de l’ Instituto de Ciencia de Materiales de Madrid, Espagne, du Paul Scherrer Institut, Suisse, du College of Science and Technology, Université de Nihon, Japon, de l’ Institut du Magnétisme, Kiev, Ukraine, du Ioffe Physical Technical Institute de l’Académie Russe des Sciences, Russie et de l’Université Radboud, Nijmegen, Institute for Molecules and Materials, Pays-Bas.
Pour en savoir plus :
I. Radu, K. Vahaplar, C. Stamm, T. Kachel, N. Pontius, H. A. Dürr, T. A. Ostler, J. Barker, R. F. L. Evans, R. W. Chantrell, A. Tsukamoto, A. Itoh, A. Kirilyuk, Th. Rasing & A. V. Kimel Nature 472, 205–208 (14 April 2011) doi:10.1038/nature09901